Quand on me demande quelle partie du monde je représente en tant que Sénatrice et que je réponds «le Monde», les gens ne comprennent pas bien en quoi ça peut consister. Alors voilà un exemple concret de déplacement en circonscription effectué il y a quelques jours à Madrid.
Comme souvent, ça commence par des visites, et cette fois-ci, celle d’une institution assez unique : la Casa de Velázquez, lieu qui accueille en son sein artistes et chercheur·euses. La directrice Nancy Berthier (première femme à diriger les lieux) m’a exposé le travail mené par la Casa. Avec l’Institut Français de Madrid, que j’ai également pu découvrir, ces institutions font vivre la coopération artistique et culturelle avec l’Espagne.
Faire vivre la culture française, c’est aussi la lourde tâche que se donnent des structures comme l’association FLAM La France Ô Si. (Désignée membre du jury de l’activité Top Chef, je dois avouer mon coup de cœur pour la tarte aux fraises).
Mais un déplacement dans cette vaste circonscription, c’est avant tout l’occasion de rencontrer les français·es établi·es hors de France lors de rencontres citoyennes et pouvoir discuter des enjeux qui les touchent ou des problématiques diverses (retraites, situation de handicap, contrats précaires…) qu’ils et elles rencontrent. Les Français·es à Madrid, ce sont aussi majoritairement des travailleur·euses, qu’ils et elles soient professeurs au Lycée Français, personnels du consulat ou de l’Institut Français, ou salariés dans le privé. C’est pour que leurs revendications soient écoutées et leurs droits respectés que les rencontres avec les représentants syndicaux sont indispensables.
Au sein du réseau d’institutions Françaises (IF, poste consulaire, Lycée Français …), les préoccupations sont particulièrement fortes, face à un gouvernement qui demande toujours plus sans aligner les moyens.
Mesurer la place de l’entrepreunariat dans la communauté française est aussi essentiel. C’est pour cela que nous avons organisé un dîner avec ces français·es qui agissent au quotidien en Espagne pour développer une économie responsable et solidaire.
Pour finir, j’ai pu profiter de ce déplacement pour travailler sur la question de l’égalité et de la lutte contre les violences. L’Espagne est considérée comme un modèle, mais autant savoir de quoi on parle. J’ai pu aborder cela en discutant avec la Secrétaire d’État Ángela Rodríguez, avec la magistrate Begoña López Anguita qui m’a permis de visiter les tribunaux spécialisés de Madrid et enfin avec Carmen Benito, présidente de l’association d’aide aux victimes MUM et Valérie Parra, française établie de longue date en Espagne et cadre de la confédération syndicale espagnole UGT. Évidemment ces rencontres vont nourrir mon travail parlementaire bien au-delà des questions touchant les français·es de l’étranger, mais ce n’est pas une question annexe, en Espagne comme partout ailleurs les violences machistes touchent toute la société et les Françaises en sont aussi victimes. Une seule solution pour faire face à cela : travailler et lutter ensemble.